Sandrine Charpentier, fondatrice de la start-up Digitaly, et Sandrine Fouillé, responsable marketing et digital, nous expliquent ce que les réseaux féminins leur ont apporté.

“Bien entourée, on se sent plus forte !”

Sandrine Charpentier, fondatrice de la start-up Digitaly, est administratrice du réseau Business au Féminin à Nantes et Présidente de l’association Femmes du Digital Ouest.

(Portraits Sandrine Charpentier Sept2015) Sandrine Charpentier (8)« Après des études en communication et médias, j’ai travaillé en agence dans les relations publiques. J’ai ensuite rejoint Canon France où je me suis vraiment initiée au digital. A 28 ans, j’ai eu envie d’entreprendre, je me sentais enfermée dans un grand groupe : rien n’avançait assez vite ! J’habitais alors à Paris, avec une partie de ma clientèle dans l’Ouest.

Ma vie était rythmée par les allers-retours en train. Je gérais beaucoup mon équipe – j’ai eu jusqu’à 7 collaborateurs – à distance. A 35 ans, devenue maman de trois enfants, j’ai eu envie de donner une nouvelle orientation à ma vie et à ma carrière. J’ai déménagé à Nantes. C’est alors que j’ai décidé d’intégrer un, puis des réseaux. Je n’en avais jamais ressenti le besoin auparavant. Je suis d’abord devenue membre de l’Apcom, le réseau des professionnels de la communication en Pays de la Loire. Cela m’a permis d’identifier et de rencontrer les acteurs locaux incontournables dans ce domaine.

J’ai ensuite intégré « Business au féminin » à Nantes, les questions de mixité étant l’un de mes centres d’intérêt. J’y recherchais davantage un partage d’expériences avec les autres membres. J’y ai trouvé beaucoup de bienveillance et d’entraide. Bien entourée, on se sent plus forte ! Cela fait du bien d’échanger sur ses difficultés et ses questionnements, d’être aidée mais aussi d’aider les autres. Quand on s’engage dans un réseau, il faut être prêt à recevoir, mais aussi à donner, sinon cela ne sert à rien. J’ai enfin créé l’association « Femmes du Digital Ouest » avec Sandrine Fouillé.

Nous organisons des événements en soirée et des petits déjeuners pour favoriser le networking. L’idée est autant de s’inspirer les unes des autres que de voir comment développer nos activités commerciales respectives. Grâce à ces réseaux, je me sens vraiment soutenue. Ils m’ont vraiment aidée à avancer. »

Son conseil avant d’intégrer un réseau : « Le plus dur, c’est le premier pas ! Avant de vous engager, vérifiez que les valeurs de ce réseau vous correspondent. Réfléchissez à vos attentes, et à ce que vous pourriez apporter. Ensuite, ne vous dîtes surtout pas que vous ne serez pas à votre place ! Ces réseaux ne sont pas réservés à des femmes dirigeantes, surqualifiées ou d’un certain âge. Alors, osez, et si ce n’est pas ce réseau (vous avez le droit de vous tromper), ce sera un autre ! »

“Une vraie ouverture et un partage de compétences”

Sandrine Fouillé, responsable marketing et digital, est co-fondatrice du Prix Femmes du Digital Ouest et déléguée de Femmes du numérique pour la région Pays de la Loire.

« J’ai fait mes armes chez BNP, après des études en marketing. J’ai ensuite travaillé dans plusieurs grands groupes : France Telecom, la Société Générale… En devenant consultante en free-lance, j’ai rapidement eu envie d’intégrer un réseau féminin.

Sandrine_Fouillé_Olivier_Ezratty_QFDNJ’ai d’abord choisi « Women at Nantes », une association regroupant les femmes du numérique nantais. C’est comme si j’étais devenue membre d’une équipe, je me sentais à nouveau appartenir à un groupe même si nos projets étaient différents. J’ai ainsi comblé le manque de contacts humains et d’échanges avec les autres que j’ai vite ressenti en devenant indépendante (même si je suis très active sur les réseaux sociaux !). Aujourd’hui, je fais aussi partie de « Women engineering » et de « Femmes du numérique ». Je m’occupe également de l’organisation du Prix « Femmes du Digital Ouest ».

Tout cela prend du temps, c’est sûr, mais cela m’apporte beaucoup, notamment une vraie ouverture et un partage de compétences. Je pense enfin que les réseaux sont très utiles aux intrapreneuses. Les Comex sont toujours très masculins et décident pour vous de votre projet, de vos équipes, etc. Pouvoir échanger en réseau avec d’autres femmes à la même place que vous, qui vivent aussi ces difficultés, est crucial. Changer les habitudes et “l’ordre établi” en interne n’est pas aisé. Il faut se sentir plus forte pour défendre avec plus de poids et de conviction ses idées et ses ambitions ! Ces réseaux nous aident justement à cela. »

Son conseil avant d’intégrer un réseau : « Contactez des personnes appartenant au réseau que vous visez pour vous faire une première idée, puis allez ensemble à une réunion. Ce sera plus facile de faire ce premier pas et d’entrer dans les discussions si vous êtes accompagnée par une marraine. »

Crédits photos : Unsplash / Portraits signés Olivier Ezratty pour QFDN.net

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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