Et si notre principal problème était le manque d’émotions positives ? Joie, sérénité, confiance, gratitude… Ces émotions sont au cœur de notre bien-être, notamment au travail. Alors pourquoi attendre d’aller mal pour vouloir aller mieux et muscler votre résistance au stress ? Découvrez les conseils de la pétillante Sarah Allart, conférencière, experte en psychologie positive appliquée et autrice du livre I feel good (Larousse) pour changer votre état d’esprit et vos habitudes. 

Après plus de deux ans de crise, le moral n’est pas forcément au top, c’est normal ?

Sarah Allart. Bien sûr ! Stress, morosité ambiante, fatigue, tensions, blues de l’hiver… Les raisons d’avoir un moral en berne ne manquent pas et se cumulent ! Mais rassurez-vous : personne ne peut se sentir bien tout le temps, c’est tout simplement impossible. L’important c’est de “feel good” souvent, et de plus en plus souvent en étant proactif. Il y a un effet de seuil et un effet boomerang vis-à-vis des autres : les émotions positives sont contagieuses !

Quelles sont les vertus des émotions positives ?

S.A. Beaucoup de recherches et d’études scientifiques ont permis de montrer leurs bienfaits, et ils sont nombreux. Elles ont un impact vertueux sur notre bonheur, notre travail, notre santé, nos relations aux autres, notre niveau de stress, sur notre créativité, sur l’innovation et la coopération… Les effets positifs sont réels à l’échelle individuelle, mais aussi collective, notamment au niveau de la performance.

Avez-vous un rituel pour faire le plein de positif au travail ?

S.A. Oui, lors d’un séminaire, ou de réunions d’équipe, faites des interviews en binôme. Demandez à l’autre des exemples de ce qui le met en joie au travail, le rend serein, confiant, fier, reconnaissant… L’idée est vraiment de partager des anecdotes et des histoires concrètes. Vous verrez que les bonnes ondes se diffusent très bien !

La deuxième étape de votre livre, après la découverte des émotions positives, c’est de réaliser un autodiagnostic émotionnel…

S.A. En effet, c’est essentiel. Décortiquez par exemple une journée type de votre semaine. Qu’est-ce qui vous fait vibrer ? Quelles personnes vous procurent de la joie ? A l’inverse, qu’est-ce qui vous plombe ? Parmi les stresseurs, qu’est-ce qui est modifiable ? Pourriez-vous tester de nouveaux rituels ? Le matin est souvent un tunnel pénible pour les parents : ne serait-ce que de démarrer la journée en mettant une musique qui plait à toute la famille changera votre état d’esprit. Vous partirez avec le sourire, et vos enfants aussi. Le soir, pratiquez ce que j’appelle le rituel de la caverne. Quand vous rentrez chez vous, imaginez-vous comme un homme préhistorique qui rentre dans sa caverne : laissez toutes les “menaces” à l’extérieur (les problèmes à régler au travail, les dossiers en attente, etc.), focalisez-vous sur votre récupération en faisant des activités qui vous font du bien, en prenant le temps de vivre et réduisez votre exposition aux stresseurs (vos mails pros, les réseaux sociaux, etc.).

Pour réussir à transformer notre quotidien en profondeur, la clé, c’est la régularité ?

S.A. Oui, la régularité, plus que la durée. Si vous faites 10 minutes de méditation tous les jours, c’est déjà génial. Ou 30 minutes de sport deux à trois par semaine. Pas besoin de faire des séances de 2 heures. Ensuite, vous pouvez anticiper en créant votre réservoir positif : remplissez-le comme vous remplissez votre frigo avec du beau et du bon. Listez tout ce qui vous procure de la joie, de la sérénité ou encore de l’émerveillement : un bon livre, du jardinage, du yoga, du sport, de la marche, des sorties culturelles ou dans la nature, des soirées entre amis, etc. Comme pour l’alimentation, plus c’est diversifié, mieux c’est ! Et dès que vous avez un peu de temps, au lieu de passer des heures sur Netflix ou les réseaux sociaux, sortez votre liste, et faites votre choix.

Et au travail ?

S.A. Vous pouvez essayer de devenir l’atout positif, et rendre votre bonne humeur contagieuse. Thomas Pesquet raconte d’ailleurs que c’était l’un de ses rôles dans la station spatiale Mir. Il devait essayer de transmettre aux autres des émotions positives pour maintenir le moral des troupes. Cela peut se faire en ouverture d’une réunion en partageant un moment positif de la semaine, par un mail de gratitude à un collègue, par des félicitations à votre stagiaire… Je parle aussi dans mon livre de la fish philosophy : cette philosophie née dans une poissonnerie de Seattle devenue une véritable attraction grâce à l’énergie et à la bonne humeur des employés. Leurs secrets ? Choisir son attitude, être pleinement présent, apporter du fun et illuminer la journée des autres. Vous verrez que vos journées de travail sont remplies de moments où vous pouvez contaminer positivement les autres. A vous de jouer !

Envie d’aller plus loin ?  Évaluez votre intelligence émotionnelle ! Validé scientifiquement, le Profil de Compétences Émotionnelles est le premier outil d’évaluation à vous donner un profil personnalisé et complet de votre Intelligence Émotionnelle.

 

Pour ne rater aucune actualité en matière de qualité de vie au travail, inscrivez-vous à la newsletter de My Happy Job, parcourez nos hors-séries thématiques  et découvrez notre annuaire du bien-être au travail.

A lire aussi :
– “L’optimisme est un facteur clé de performance individuelle et collective”
– Les pièges de la motivation #1 : que faire de nos émotions « négatives » ?

Article précédent3 exercices simples et rapides pour soulager vos yeux
Article suivantFormer les managers à la détection des signaux faibles : une nécessité
Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici