Le travail occupe une large partie de nos journées, et souvent de notre cerveau. Exercer une activité en adéquation avec ses envies, ses objectifs et ses valeurs est donc important pour se sentir à sa place dans le monde. Comment être sûr que c’est le cas, et quelles conséquences pour ceux qui ne sont pas en phase ? C’est ce qui se cache derrière la notion d’ « alignement professionnel ».

« Une réflexion sur le cap ». Pour Nicolas Lepercq, docteur en management à l’Université de Paris-Dauphine, après avoir exercé comme manager pendant plus de trente ans, définir l’alignement professionnel s’apparente à une traversée en mer : « quand on va dans une direction, si on aligne les repères, on parvient à destination », image-t-il.

Egalement responsable R&D d’Ignition program, un programme de recrutement et d’accélération de hauts potentiels entrepreneuriaux en start up lancé en 2013, il vient de créer un « test d’alignement ». Soit 36 questions pour faire le point en 15 minutes sur ses besoins essentiels, ses aspirations, ses motivations et proposer une photographie à un instant T de son alignement. L’objectif ? « Etablir un diagnostic concret pour mesurer son alignement et se sentir bien dans son job » en considérant à la fois la mesure d’alignement et la mesure de désalignement afin d’identifier des lignes spécifiques à faire bouger pour se sentir à la bonne place.

Etre aligné permet de se réaliser dans le travail

« 36 facteurs de motivation sont analysés : chaque personne a son ou ses drivers propres, des besoins primaires et viscéraux, toujours très personnels. Quels qu’ils soient, il n’y a aucun jugement. Le tout, c’est de les connaître et de les accepter afin de leur donner toute la place qui leur convient dans son (prochain ?) job », détaille Nicolas Lepercq. « Ce n’est pas une mesure du bonheur au travail mais du niveau de réalisation dans le travail », précise le chercheur, qui a mis près de neuf mois à imaginer l’outil qui peut permettre de comprendre « pourquoi certains ont du mal à se lever le lundi matin ».

« 80% de notre temps au travail est occupé par notre activité professionnelle, donc notre idée n’est pas forcément de construire un plan de carrière, mais de trouver dans l’entreprise le moyen d’aller dans la direction dans laquelle on veut aller », explique Nicolas Lepercq. Car pour lui l’alignement est « le niveau de développement personnel, mais aussi la contribution à la société, via l’activité professionnelle ».

Vanessa Remignon, coach spécialisée en reconversion professionnelle, donne une autre définition : « être aligné professionnellement, c’est mettre ses pensées et ses émotions dans le même sens que l’action », commence-t-elle. « C’est être en cohérence avec ce que l’on fait », résume la coach. Une notion « entre psychologie, coaching et spiritualité », analyse-t-elle. « Dans la vie professionnelle, c’est la capacité de pouvoir exprimer pleinement qui l’on est dans l’environnement de travail », précise-t-elle, alors que dans le contexte actuel où la recherche de sens et la quête de soi-même prend de l’ampleur, réfléchir à cette question de l’alignement peut permettre d’avancer.

Etre aligné permet de se sentir bien dans son travail

« Quand on est aligné, on a plus de plaisir, plus d’épanouissement, on est dans un meilleur état d’esprit, et nos actions ont plus de poids, car quand on croit à ce que l’on fait, on arrive plus facilement à faire-fi des difficultés », encourage Vanessa Remignon.

A l’inverse, un manque d’alignement peut déclencher des insomnies, troubles du sommeil, humeurs changeantes, voire conduire jusqu’au burn out. Dans les entretiens menés dans le cadre d’Ignition program, Nicolas Lepercq a ainsi constaté une vraie souffrance chez des personnes désalignées. « Et le désalignement provoque aussi le désengagement », prévient-t-il. Il travaille actuellement à une Version 2 de son test qui devrait proposer un diagnostic et des propositions d’alignement, comme des pistes d’actions pertinentes qui puissent accompagner le salarié en recherche de sens. « Sachant que le test est une photo à un moment donné. La situation professionnelle évolue en continue et le test (gratuit), peut donc être refait pour piloter sa carrière dans la durée », encourage-t-il.

« Travailler sur son alignement est un cheminement pour soi mais aussi pour les autres, pour montrer à tous qu’il est possible d’être soi-même et en accord avec ses valeurs, pensées, ambitions et émotions, dans la vie professionnelle », défend Vanessa Remignon. « C’est une philosophie pour ne pas passer à côté de sa vie », encourage-t-elle.

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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