Longtemps reléguée au rang des habitudes de paresseux, la sieste revient en force. Meilleure concentration, mémoire renforcée, cœur en meilleure santé… Les études se multiplient pour vanter ses bienfaits. Et si c’était le secret pour tenir toute la journée ?
D’abord associée à l’enfance ou aux cultures méditerranéennes, la sieste revient sur le devant de la scène. Mieux : elle conquiert de plus en plus de bureaux. Loin d’être un signe de fainéantise, la sieste s’affirme aujourd’hui comme un outil de santé mentale, de performance et de prévention… Car renier sur son sommeil n’est jamais une bonne idée en matière de QVT.
5 bonnes raisons de faire la sieste pendant votre journée de travail
1° Un regain de vigilance (quasiment) instantané
Premier bénéfice reconnu : un coup de fouet sur la vigilance. D’après une méta-analyse publiée en 2022 par le Sleep Research Society, une sieste de 10 à 20 minutes améliore la concentration, la rapidité de traitement de l’information et l’humeur, même après une mauvaise nuit (The Washington Post).
Les effets se font sentir pendant plus de deux heures après le réveil, sans provoquer d’inertie cognitive. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Winston Churchill, Dali ou encore Leonardo da Vinci étaient réputés pour leur goût assumé du repos diurne.
2° Une mémoire qui gagne en efficacité
Faire une sieste, c’est aussi mieux retenir. Une étude relayée par Nap&Up, société française spécialisée dans la micro-sieste en entreprise, révèle que 20 minutes de repos suffisent à augmenter les capacités d’apprentissage de 30 %. Le cerveau consolide les connaissances pendant le sommeil léger, notamment grâce à l’activation de l’hippocampe. Certaines universités — comme à Lille ou à Saint-Etienne — ont même installé des cabines ou salles de sieste sur leurs campus pour favoriser la réussite des étudiants.
3° Un cerveau qui vieillit moins vite
Des études récentes montrent que les amateurs de sieste présentent un volume cérébral supérieur à ceux qui n’en font jamais. Une recherche publiée dans Scientific Reports (2023) estime que cet écart équivaut à 2,6 à 6,5 années de “jeunesse cérébrale” gagnées (Verywell Health). Une bonne nouvelle pour ceux qui redoutent le déclin cognitif ! Reste à pratiquer la sieste avec modération : au-delà de 30 minutes, le cerveau plonge dans un sommeil profond qui perturbe l’éveil.
4° Un cœur plus résistant
La sieste ne protège pas que l’esprit. Elle agit aussi sur le système cardiovasculaire. Une étude suisse publiée dans Heart montre que faire une à deux siestes par semaine réduit de 37 % le risque de maladies cardiaques. Cet effet cardioprotecteur s’explique par la baisse du stress et de la pression artérielle constatée après une sieste courte.
5° Moins de stress, plus d’équilibre
Si la sieste séduit, c’est aussi parce qu’elle apaise et recentre. Des recherches menées en France par la Fondation pour la Recherche Médicale montrent qu’une sieste de 15 à 20 minutes aide à réduire le taux de cortisol, hormone du stress, et améliore la stabilité émotionnelle (FRM). Pour Arianna Huffington, militante du sommeil et fondatrice de Thrive Global, le lien entre bien-être et productivité est tel qu’elle a fait aménager une salle de sieste immersive dans ses bureaux new-yorkais (Architectural Digest).
Les entreprises s’y mettent
Dans la Silicon Valley comme ailleurs, la sieste est entrée dans les usages :
- Google équipe ses bureaux de capsules de sieste EnergyPods conçues par MetroNaps.
- Zappos propose un espace détente entouré d’un aquarium géant.
- Uber et Nike ont installé des “quiet rooms” dédiées au repos ou à la méditation.
- Ben & Jerry’s dispose d’un espace de sieste depuis plus de 10 ans.
En France aussi, les choses bougent. De plus en plus d’entreprises françaises aménagent des espaces de repos dédiés, comme Danone ou encore Axa dans son siège parisien récemment rénové. Nap&Up installe des espaces de micro-sieste clés en main dans les entreprises (cabanes, cocons insonorisés, modules mobiles), avec un accompagnement en sensibilisation au sommeil.
Mode d’emploi : comment bien siester ?
- Durée idéale : entre 10 et 25 minutes.
- Moment propice : entre 13 h et 15 h, pour respecter les rythmes biologiques.
- Fréquence : régulière, sans dépasser 30 minutes, pour éviter le sommeil profond.
Et si, au lieu de lutter contre la fatigue, on l’écoutait ? Après tout, dormir un quart d’heure pourrait bien être l’acte le plus productif de votre journée de travail !
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