Une enquête paneuropéenne menée cette année par Fellowes révèle une situation préoccupante : beaucoup de salariés sont mal installés au bureau. Avec, comme conséquences, des douleurs, notamment au dos, mais aussi de l’absentéisme.
Deux salariés sur trois souffrent de douleurs liées à une mauvaise configuration de leur poste de travail. Parmi eux, 86 % attribuent ces douleurs à une posture inadéquate ou à un matériel inadapté ou manquant. Les maux de dos sont particulièrement répandus, affectant 72 % des collaborateurs interrogés. Ces chiffres, bien que variables selon les pays, soulignent une urgence pour les entreprises européennes : davantage intégrer l’ergonomie dans leurs espaces de travail et leurs équipements. La directive européenne 90/270/CEE impose d’ailleurs aux employeurs de procéder à des évaluations des risques liés aux postes de travail, notamment ceux équipés d’écrans de visualisation. Cependant, l’étude indique que 50 % des salariés déclarent que leur entreprise ne réalise pas régulièrement ces évaluations.
Un impact économique significatif pour les entreprises
Au-delà du mal-être des salariés, les mauvaises conditions de travail ont un coût économique non négligeable pour les entreprises. Les salariés affectés s’absentent en moyenne 14 jours par an, ce qui représente un coût estimé à 2 000 € par salarié chaque année. Ce chiffre est corroboré par d’autres études, telles que celle de Kobi, qui estime le coût moyen de l’absentéisme en France à 3 500 € par salarié en 2023. Les coûts indirects, liés à la perte de productivité, au remplacement temporaire des employés absents et à la baisse de moral des équipes, peuvent représenter entre 2 et 7 fois les coûts directs.
D’après l’étude, l’absentéisme augmente, mais la baisse de productivité et le sentiment de ne pas être valorisé peuvent aussi entraîner un fort turnover. D’où l’importance pour les employeurs d’investir de manière proactive dans des solutions ergonomiques et des formations adaptées pour réduire les risques pour la santé et le bien-être des salariés.
Vers une culture préventive en entreprise
Pour aider les entreprises à intégrer l’ergonomie dans leur culture, l’étude met en avant une stratégie en six étapes :
- Promouvoir une culture du bien-être : prévenir douleurs et stress pour créer des environnements sains.
- Identifier les risques : évaluer les postes de travail pour détecter les problèmes et y remédier.
- Investir dans la formation : responsabiliser les salariés quant à leur confort et leur santé.
- Mettre en place les bonnes solutions : proposer un équipement ergonomique adapté à chaque individu.
- Former et faire évoluer en continu : accompagner l’usage du matériel par une formation adéquate.
- Réévaluer régulièrement : adapter les postes au fil du temps et aux évolutions des besoins.
Faire des pauses loin d’un écran d’ordinateur
La directive européenne 90/270/CEE impose également aux employeurs de concevoir l’activité du travailleur de telle sorte que le travail quotidien sur écran soit périodiquement interrompu par des pauses ou par des changements d’activité réduisant la charge de travail sur écran. Elle prévoit aussi des examens appropriés des yeux et de la vue pour les travailleurs utilisant des équipements à écran de visualisation.
En intégrant ces pratiques, les entreprises peuvent non seulement se conformer aux obligations légales, mais aussi améliorer la santé et le bien-être de leurs salariés, réduire l’absentéisme et renforcer leur performance globale.
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