Les actifs savent-ils correctement estimer leur risque de burn-out ? Non, selon une enquête menée par la start-up Moodwork, après une campagne via testmyburnout.com, un site de sensibilisation et de collecte d’informations sur le burn-out professionnel, et le Pôle Recherche du Lab RH (1). Explications.

  • 25 % des actifs interrogés n’arrivent pas à estimer correctement leur risque de burn-out. Autrement dit, un quart des actifs sous-estiment ou, plus rarement, sur-estiment, leur risque de burn-out ;
  • 73 % des actifs interrogés présentent un risque élevé de burn-out dès lors qu’ils envisagent souffrir d’un burn-out. En d’autres termes, les signaux précurseurs du burn-out sont très mal identifiés par le travailleur qui se rend compte de son risque de burn-out trop tard. Difficile, donc, de limiter les conséquences néfastes en amont. Un chiffre d’autant plus important quand on connait les séquelles du burn out sur le long terme.
  • 12 % des actifs évalués en situation de burn-out ne s’estiment pas du tout concernés par le sujet. Ce chiffre illustre le déni dans lequel les personnes souffrant d’un burn-out sont susceptibles d’évoluer. Le déni peut masquer les ressentis et émotions révélateurs du burn-out chez l’individu, tout comme biaiser l’évaluation objective que ce dernier pourrait faire de sa situation.
  • Les individus victimes de burn-out estiment leurs capacités de contrôle d’un burn-out supérieures de 26 % par rapport à celles d’autrui dans la même situation. En d’autres termes, l’individu considère qu’il peut davantage agir sur sa propre situation de burn-out qu’autrui.
  • Les individus victimes de burn-out estiment à 15 % de moins leur besoin d’aide pour gérer un burn-out qu’autrui dans la même situation. Ce chiffre illustre une surestimation des ressources que l’individu s’attribue pour se protéger et gérer sa propre situation.

Ces chiffres montrent que les actifs demeurent en difficultés lorsqu’il s’agit d’évaluer leur propre risque de burn-out : un phénomène renforcé par la volonté de protéger l’estime de soi et par surestimation de leurs capacités à y faire face par rapport à autrui. “Les gens différencient mal le burn-out des autres types de problématiques professionnelles, souligne le psychologue du travail Adrien Chignard dans une interview pour Psychologies Magazine. Beaucoup le prennent pour une grosse fatigue. Le mot est d’ailleurs passé dans le langage courant : “j’ai fait un mini burn-out”. Mais le burn-out ne se résume pas à une fatigue passagère, à laquelle on peut répondre par du sommeil ou du repos. C’est nécessaire mais ça ne sera pas suffisant pour restaurer sa santé.” Enfin, autre point mis en avant par l’étude : les individus se perçoivent à tort comme responsables de leurs difficultés : l’étude montre ainsi que les personnes expliquent leur propre burn-out par 20 % de causes internes de plus que lorsqu’elles jugent le burn-out d’autrui. Elles pensent majoritairement que le problème vient d’elles…

(1) L’enquête a été menée sous la direction du chercheur et psychologue du travail Jean Pralong, sur la base du Job Burnout Inventory, un questionnaire mis au point par trois chercheurs (Moïra Mikolajczak, Thomas Pirsoul, Isabelle Roskam) de l’université catholique de Louvain (Belgique). Il permet à chaque salarié de s’auto-évaluer. Plus de 7 000 personnes l’ont fait.

A lire pour aller plus loin :
– Evaluez en ligne votre risque de burn-out sur #Testmyburnout
– Les 3 phases du burn-out
Portrait-robot des personnes les plus exposées au burn-out

Cet article est extrait de notre hors-série intitulé “Stop à la pression !”. Un magazine d’une centaine de pages téléchargeable gratuitement : https://www.myhappyjob.fr/hors-serie/

Au sommaire : des clés pour comprendre les mécanismes du burn-out, des conseils pratiques pour adopter le slow working, des exercices de sophrologie, un test pour éviter la surchauffe mentale, des infographies sur les vertus du sport, de la sieste ou encore de la lecture, des focus sur le multitâche et le stress numérique, des leviers d’action pour les managers et dirigeants, des témoignages inspirants et déculpabilisants, une sélection de livres pour aller plus loin…

A lire et à partager sans modération pour prendre soin de vous, et de vos collègues.

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