Être payé à ne rien faire, un rêve ? Pas vraiment. Le bore-out, ou syndrome d’ennui au travail, touche plus de salariés qu’on ne le croit. Culpabilité, perte de sens, déprime… Les conséquences sont réelles. Selon plusieurs études, s’ennuyer au travail serait aussi nocif pour la santé mentale que le surmenage. Voici pourquoi.

1° Le bore-out est une forme d’épuisement professionnel

Le bore-out se définit comme “un état psychologique négatif de faible excitation qui se manifeste sous trois formes : une crise de sens au travail, l’ennui au travail et une crise de croissance.” Comme pour le burn-out, il s’agit d’un épuisement professionnel et d’un risque psychosocial. Mais le bore-out reste tabou dans le monde du travail. Mal perçu socialement et encore mal connu, il concernerait tout de même 30% des salariés européens (étude Steptone, 2008).

Quelle est la différence entre bore-out et burn-out ?

Le burn-out résulte d’un excès de travail et de stress, tandis que le bore-out provient du manque d’activité ou de stimulation.

2° Les causes du bore-out sont multifactorielles

Selon un article de l’INRS, paru dans la revue Références en santé au travail en 2016, “si on ne peut pas faire de profil type du salarié qui s’ennuie, il existe néanmoins toujours pour chacun d’eux trois causes-racines : l’organisation (la répartition de la charge de travail, placardisation), le savoir-faire (les compétences) et les motivations (l’envie, l’ambition), le tout cristallisé sur fond d’histoire personnelle (besoin de reconnaissance, trajectoire professionnelle)”.

3° Les conséquences du bore-out sont multiples

Parmi elles: tensions professionnelles, réduction des performances, absentéisme (Chappelle, 2016) ; diminution de l’estime de soi (Hosy & Bourion, 2017); augmentation du stress et de la dépression (Ozsungur, 2020) ; réduction de la prise en compte des besoins des clients (Karatepe & Kim, 2020) ; réduction des initiatives (Stock, 2015) et réduction de la satisfaction au travail (Abubakar, 2019).

Autrement dit, le bore-out n’est pas une simple lassitude : c’est une spirale insidieuse qui peut mener à la démotivation, à l’isolement et à la perte de repères.

4° Il est possible de s’en prémunir

Le premier pas reste la prise de conscience : reconnaître que l’ennui est une souffrance légitime et non une faiblesse.

Le bore-out : identifier et soigner ce mal-être

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*Première parution en 2021, actualisation en 2025.
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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle est aussi la rédactrice en chef de Courrier Cadres, Rebondir et L'Officiel de la franchise. Elle anime le podcast "Good Job" et co-anime le podcast "Les petits cailloux" avec Aurélie Durand. Elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod) et "Le SAV des managers" (Vuibert) avec Aurélie Durand.

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