Il booste notre moral, nous apporte du soutien, et parfois même essuie nos larmes… Et si avoir un meilleur ami au travail était le secret d’une vie professionnelle plus épanouie ?
Quand son réveil sonne le matin, Alexia se lève avec motivation. Et pour cause, la directrice de communication chez Upward sait qu’elle va rejoindre sa collaboratrice, Laetitia. « On vient au bureau avec le sourire quand on sait qu’on va retrouver une personne de confiance », confie-t-elle.
Le binôme travaille ensemble depuis deux ans, mais leur complicité remonte à plus loin. Leur première rencontre professionnelle date de plus de dix ans, et les deux femmes âgées de 42 et 31 ans ont depuis construit une véritable relation amicale. Et ça se ressent au bureau : « Comme je la connais bien, je perçois très vite quand quelque chose ne va pas. En tant que manager, c’est un avantage. Si elle traverse un moment difficile, je peux ajuster mes demandes en fonction de ses contraintes personnelles et professionnelles », explique-t-elle.
Pour Alexia, cette amitié est un atout précieux : elle contribue au bon fonctionnement de leur équipe, mais aussi à leur bien-être au travail.
Avoir un meilleur ami au travail : source de productivité
Avoir un ami au bureau est effectivement un facteur de bien-être, et c’est prouvé. Une étude Gallup a montré que les employés qui avaient un meilleur ami au travail étaient 7 fois plus engagés dans l’entreprise, avaient moins de chance de démissionner et étaient plus productifs.
« Nos recherches ont montré à plusieurs reprises un lien concret entre le fait d’avoir un meilleur ami au travail et la quantité d’efforts que les employés consacrent à leur travail », certifient les auteurs de l’étude.
Soutien et réduction du stress
Ce regain de motivation n’a rien d’étonnant. C’est aussi ce que confirme la plus longue étude jamais réalisée sur le bonheur et la santé, dirigée par des chercheurs de Harvard. Nouer des liens profonds favorise une vie plus longue, plus heureuse et en meilleur état de santé, indiquent leurs travaux de recherche. A condition que ces amitiés soient des relations de soutien mutuelles, dans lesquelles on peut se montrer authentique.
Avis aux salariés qui souhaitent séparer les amitiés du travail, pour préserver leur équilibre vie pro – vie perso : il ne s’agit pas d’être amis avec tous ses collègues. Avoir une ou deux personnes sur lesquelles on est sûr de pouvoir compter dans les moments difficiles suffit à réduire notre état de stress et d’anxiété au quotidien.
Christophe peut le confirmer. Ce manager de 56 ans, présent chez Microsoft depuis 21 ans, peut compter sur un lien solide et durable avec Marc. Bien qu’ils ne travaillent pas dans la même équipe, les deux collègues — tous deux quinquagénaires — ont tissé une amitié profonde, fondée sur l’écoute et le soutien mutuel.
« On s’est vraiment rapprochés en 2019, quand Marc a traversé un burn-out. J’étais passé par là quelques années plus tôt, alors j’ai pu l’accompagner », raconte Christophe. Depuis, leur lien ne s’est jamais distendu : « On sait qu’on peut compter l’un sur l’autre. On veille mutuellement sur notre santé mentale. »
Chaque lundi matin, ils commencent ainsi la semaine par un simple SMS : « Comment s’est passé ton week-end ? » Ce petit geste ne fait pas disparaître les difficultés du quotidien, mais leur rappelle qu’ils ne sont jamais seuls pour les affronter.
4 conseils pour nouer une amitié au travail
Dans sa newsletter de rentrée, Robert Waldinger – ponte de la psychiatrie et directeur de l’étude de Harvard – a partagé quelques pistes pour transformer les échanges de machine à café en amitiés plus profondes.
Premier conseil : se montrer curieux envers ses voisins d’open space. Il invite à dépasser les banalités du type « Comment s’est passé ton week-end ? », pour demander à un collègue ce qui le passionne vraiment : un projet, un hobby, un objectif. « Montrez-vous curieux à propos d’un objet personnel que votre collègue a posé sur son bureau », suggère-t-il par exemple. Sans oublier le plus important : écouter avec attention.
Il encourage ensuite à se montrer généreux, en offrant son aide sans qu’on la demande, ou encore en célébrant sincèrement les succès des autres.
Son dernier conseil est peut-être le plus utile. Le psychiatre recommande de partager une information quelque peu personnelle, puisqu’il l’affirme : le moyen le plus rapide de créer une connexion avec l’autre, c’est de se montrer vulnérable. L’idée n’est pas d’abandonner toute barrière professionnelle, mais de se souvenir que les liens sociaux sont « un besoin humain fondamental ».
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