Alors que la santé mentale est érigée en Grande Cause Nationale en 2025, une enquête Ifop pour Allianz Partners* révèle l’ampleur des freins persistants à la libération de la parole et à la recherche d’aide psychologique. Entre stigmatisation, manque d’accès et coût des soins, le chemin vers le soutien reste semé d’embûches.
Un besoin massif, mais des freins persistants
Selon l’enquête Ifop menée pour Allianz Partners sur la santé mentale des Français, 39 % d’entre eux déclarent avoir ressenti un besoin de soutien psychologique, mais 90 % identifient au moins un obstacle lorsqu’il s’agit d’en parler ou de demander de l’aide.
Les principaux freins évoqués ? Le regard des autres (69 %), le manque d’accessibilité (52 %) et le coût des consultations (plus d’un tiers des répondants). Ces difficultés pèsent lourdement sur la prévention et le dépistage, alors même que les troubles psychiques représentent 28 milliards d’euros de dépenses pour l’Assurance Maladie et constituent le premier motif d’arrêt de travail de longue durée.
Jeunes et parents : les plus concernés par le besoin de soutien
Les écarts générationnels et sociaux sont marqués : 58 % des jeunes et 51 % des parents ont déjà ressenti un besoin d’accompagnement, contre, par exemple, 46 % des CSP+. En parallèle, près d’une personne sur cinq reste sans solution, et un tiers rencontre des difficultés d’accès lorsqu’il s’agit de se faire accompagner.
Paradoxalement, 94 % des Français savent identifier au moins un signe d’alerte en matière de santé mentale. A noter qu’ils se concentrent davantage sur les symptômes émotionnels (77 %) que sur les signes somatiques ou cognitifs (69 %).
Le triple verrou : parler, accéder, financer
Allianz Partners souligne que le parcours vers l’aide psychologique « s’apparente à une course d’obstacles ». Entre pression sociale, manque de coordination des services de soin et freins financiers, les Français peinent encore à trouver un accompagnement adapté.
Ces constats rappellent la nécessité d’un changement structurel pour lever les tabous et fluidifier l’accès aux soins. Pour Anne-Claire Hay, directrice santé et prévoyance d’Allianz Partners, “la prise en compte de la santé mentale reste encore trop souvent un accessoire là où les données nous montrent pourtant qu’elle jalonnera inévitablement le parcours de vie de la plupart des Français. Il est nécessaire d’impliquer davantage les acteurs de proximité, comme l’entreprise et les établissements scolaires, aux côtés des autorités sanitaires et des professionnels de santé.”
Acteurs de proximité vs outils numériques
Malgré la médiatisation croissante de l’intelligence artificielle, les outils numériques restent marginaux selon l’étude : seuls 6 % des Français échangent avec ChatGPT, et 4 % avec un chatbot. À l’inverse, 49 % des actifs et étudiants ont accès à un dispositif humain de soutien psychologique : médecine du travail (27 %), cellule d’écoute (18 %) ou permanence avec psychologue (16 %). La Caisse Nationale d’Assurance Maladie appelle ainsi à « déstigmatiser les troubles psychiques en développant notamment une cartographie interactive de l’ensemble des lieux d’écoute et de soins ».
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*Méthodologie : enquête réalisée du 30 juillet au 1er août 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 1 003 Français de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
