Les salariés danois comptent parmi les plus heureux au monde. Leur secret ? Le concept d’« arbejdsglæde », un mot du quotidien qui désigne la joie ressentie dans son travail. Comment s’en inspirer ?

Stress, frustration, lassitude… Au bureau, il arrive de passer des semaines sans ressentir une once d’émotions positives. Se pose alors la question : quand a-t-on oublié de prendre du plaisir à travailler ?

A plus de 1000 kilomètres de la France, au Danemark, les salariés ont une façon bien différente d’appréhender la vie professionnelle. Un mot de la vie courante le montre particulièrement, c’est l’« arbejdsglaede ». Traduit étymologiquement, ce terme joint les mots « travail » et « joie ». Il englobe l’idée selon laquelle un emploi doit être source de bonheur, et non d’anxiété et de souffrances. De quoi comprendre un peu mieux leur place dans le podium du classement des pays les plus heureux au monde, année après année. Alors, comment s’en inspirer et appliquer leur mantra en France ? Voici quelques pistes.

Être heureux pour mieux travailler…

… Et non l’inverse. Les Danois ont certainement compris qu’un sentiment de bien-être et d’épanouissement général ne pouvait qu’améliorer leur capacité à bien travailler. D’ailleurs, en 2017, une étude menée par les universités américaines de Harvard et le Massachusetts Institute of Technology avait montré qu’un salarié heureux était plus productif (son taux de productivité était 31% plus élevé qu’un employé qui ne l’était pas), plus créatif et jusqu’à 6 fois moins absent.

En intégrant le fait qu’un emploi doit être source de joie, on est plus attentif à ses propres signes de mal-être, et plus enclin à vouloir (autant qu’on le peut) changer une situation quand celle-ci est néfaste.

Quels facteurs favorisent le fait de prendre du plaisir dans son activité professionnelle ?

Trouver du sens

Loin du critère salarial, des études menées par l’Institut de recherche sur le bonheur ont montré l’importance du sens que l’on met dans son travail. Meik Wiking, qui dirige l’institut, en parle dans son livre « Objectif : le bonheur au travail – la méthode danoise » (Ed. Leduc). Il explique que pour être heureux, un employé doit non seulement se sentir utile à l’échelle de l’entreprise mais aussi à l’échelle globale. Conclusion : avoir la sensation que les tâches qu’on effectue contribuent à rendre le monde meilleur est central dans le fait de ressentir de l’arbejdsglaede.

Autonomie et relations de confiance

Au cœur de la culture entrepreneuriale danoise, deux éléments jouent aussi un rôle clé pour réduire le niveau de stress et favoriser la motivation de chacun : l’autonomie et la confiance.

« Pour un employé, le fait de pouvoir organiser sa journée comme on le souhaite, de choisir la manière de gérer ses dossiers ou de résoudre un problème contribue fortement à nourrir son sentiment de satisfaction professionnelle », affirme Meik Wiking. Pour que cette indépendance voit le jour, exit le micro-management, bonjour la confiance accordée aux équipes – et ce, du stagiaire jusqu’aux hautes sphères hiérarchiques. Au Danemark, la hiérarchie fonctionne d’ailleurs de façon horizontale, et il est d’usage de tutoyer tout le personnel d’une entreprise, même les PDG.

Se créer son propre bonheur

Une chose est sûre, on ne peut pas toujours choisir son lieu de travail ou l’équipe dans laquelle on évolue. Des facteurs extérieurs peuvent donc abimer le sentiment de bien-être professionnel.

Mais quelques actions individuelles peuvent tout de même être mises en place pour instaurer des moments de joie au travail. La première ? Tenter de créer un environnement professionnel agréable et basé sur la solidarité. Considérer ses collègues en s’intéressant à eux et en célébrant leurs victoires ne peut qu’augmenter le bien-être. Rappelons que les relations sociales représentent l’un des facteurs clés du bonheur et de la santé (selon une étude menée par des chercheurs à Harvard). Et les amitiés nouées au travail en font partie.

Une seconde action est soufflée par l’auteur danois Alexander Kjerulf dans son livre « Happy Hour is 9 to 5: How to Love Your Job, Love Your Life, and Kick Butt at Work ». Il préconise – après chaque jour travaillé – de nommer trois choses positives (petites ou grandes) survenues au cours de la journée. En cultivant cet état d’esprit de gratitude, on entraîne son cerveau à porter son attention sur les aspects positifs de son emploi. De quoi améliorer son humeur au quotidien !

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