Et si l’usage de l’IA favorisait notre bien-être au travail ? C’est ce qu’affirme une nouvelle étude menée par Jabra et l’Institut de recherche sur le bonheur. Explications.

Dans les prochaines années, l’usage de l’intelligence artificielle pourrait bien bouleverser le monde de l’emploi. Mais pas uniquement sur le plan technologique ; l’IA pourrait aussi devenir un levier du bien-être au travail. C’est ce que tend à penser une récente étude mondiale*, dirigée par Jabra (leader des solutions audio professionnelles) et le Happiness Research Institute.

Les chercheurs ont interrogé 3736 « knowledge workers » (« travailleurs intellectuels », autrement dit des personnes dont le travail repose principalement sur la création, l’analyse ou la gestion d’informations), dans 11 pays différents (1). Leur but ? explorer la relation entre l’usage de l’IA générative et le bien-être au travail (satisfaction, stress, sentiment de sens et bonheur). Résultats : « Il existe bel et bien un lien entre l’usage fréquent de l’IA et l’augmentation du bien-être », affirme Meik Wiking, directeur de l’Institut de recherche basé au Danemark.

Des salariés plus épanouis et confiants dans l’avenir

Si peu d’employés utilisent l’IA générative tous les jours dans leur vie privée et professionnelle (seuls 13% des participants s’en servent au quotidien), ces derniers ont 37% plus de chances d’être satisfaits de leur emploi que ceux qui ne l’utilisent pas. « Ils se sentent généralement plus épanouis, optimistes et motivés. Ils sont également plus enclins à croire que l’IA rendra le travail plus agréable à l’avenir », rapporte Meik Wiking.

Ces données ne sont pas négligeables, puisqu’en étant satisfait de son travail, on a 4,5 fois plus de chances d’être heureux dans la vie. « Le travail nous procure non seulement un revenu, mais aussi une identité, un sens à notre vie, des relations et un sentiment d’accomplissement », souligne le spécialiste du bonheur.

Comment expliquer que l’IA favorise le bien-être d’un employé ?

Pour le comprendre, il faut d’abord rappeler que certains facteurs clés contribuent à l’épanouissement au travail. Selon Meik Wiking, il s’agit notamment d’« accomplir des tâches qui ont du sens personnel, tout en ayant le sentiment de contribuer à un progrès plus large — que ce soit en améliorant le monde ou en faisant avancer son entreprise ».

C’est là que l’IA générative intervient. En lui déléguant des tâches répétitives ou fastidieuses, il devient possible d’achever plus de travail en une journée, et de consacrer son énergie aux activités créatives et collaboratives.

Pour confirmer ces résultats et mesurer pleinement l’impact de ces outils sur le bien-être au travail, il faudra cependant observer ces données sur le long terme.

L’IA source de stress

Mais l’usage de l’intelligence artificielle peut également générer du stress. Selon les résultats de l’étude, les personnes qui en font l’utilisation quotidienne rapportent 20% de stress en plus, lié à l’adaptation aux outils et à la vigilance face aux résultats générés.

Le rôle à jouer des entreprises

Pour que l’IA devienne davantage un outil de soutien qu’une source de stress, les entreprises doivent donc s’emparer du sujet, insiste Meik Wiking. « La priorité est d’être transparent et de communiquer clairement sur la stratégie d’intégration de l’IA, indique-t-il. Dans un second temps, il est important de s’assurant que les employés ont les compétences et la sécurité psychologique nécessaires pour l’utiliser ».

En ce qui concerne l’IA, l’enjeu pour les entreprises n’est donc pas tant technologique qu’émotionnel. Il s’agit pour elles de déployer ces nouveaux outils en plaçant l’humain au centre de la transformation.

Une telle approche devrait porter ses fruits : l’enquête rapporte que les salariés qui estiment leurs dirigeants capables d’expliquer les objectifs et la stratégie de l’IA déclarent un meilleur niveau de bien-être au travail. En résumé : « La communication instaure la confiance, et la confiance favorise le changement ».

* « Work and wellbeing in the age of AI » est une étude publiée en 2025 par Jabra et le Happiness Research Institute. Elle a été menée dans 11 pays : États-Unis, Royaume-Uni, Danemark, Australie, Inde, Pays-Bas, Italie, Pologne, Japon, France et Allemagne.

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Journaliste

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