À l’heure où les frontières entre le bureau et le salon s’estompent, où nos notifications professionnelles envahissent notre quotidien, l’équilibre vie pro–vie perso paraît souvent inaccessible. Et si, plutôt que de viser une harmonie idéale et figée, on adoptait des rituels simples pour répondre à nos besoins du moment ? C’est ce que propose Sandra Fillaudeau, autrice du livre En équilibre (Vuibert) dans ce 40ᵉ épisode de notre podcast Good Job.

Comment définir l’équilibre vie pro – vie perso ? Si ce concept est subjectif et évolutif, l’idée est de « pouvoir accorder la place que l’on souhaite à nos domaines de vie à un moment donné. Donc de se dire qu’il y a des moments où j’ai besoin de plus de telle chose, plus de tel domaine. Donc c’est de pouvoir accorder cette place-là en termes d’énergie, de temps, de ressources par rapport à ce qui est juste pour soi », rappelle d’entrée de jeu Sandra Fillaudeau qui met en avant quatre aspirations majeures pour trouver son équilibre : être aligné, accorder la place que l’on souhaite au travail, mieux vivre les moments de déséquilibres et être davantage en lien avec les autres.

1. Se poser une question-clé chaque matin

Chaque matin, ou à défaut chaque semaine, posez-vous la question suivante : “De quoi j’ai besoin aujourd’hui ?” Ce rituel vous invite à rompre avec le pilotage automatique et à faire l’inventaire de vos ressources — énergie, temps, attention. En notant chaque matin vos priorités et vos limites, vous apprenez à vous écouter. Vous pouvez aussi planifier des pauses avant même que la surcharge ne s’installe. Un exemple ? « Le rendez-vous avec soi-même» suggère Sandra Fillaudeau : « C’est de se donner un créneau pour soi. J’ai reçu une invitée qui avait mis le vendredi une heure dans son agenda toutes les semaines, mais cela peut aussi être dix minutes chaque matin. »

2. Adopter la roue de la vie pour clarifier son ressenti

« C’est un outil qui est tout simple et ultra-puissant», résume Sandra Fillaudeau. La « roue de la vie » se compose de plusieurs segments (travail, famille, santé, finances, loisirs, relations, développement personnel, environnement). Pour chacun, on attribue une note de 1 à 10 selon son niveau de satisfaction ou d’énergie ressenti. Le résultat forme une carte visuelle — étoile ou fer à cheval irrégulier — qui fait du ressenti flou un diagnostic tangible et oriente vers les ajustements prioritaires.

3. Cultiver des pauses sans écrans

Au-delà du temps passé à scroller, « les réseaux sociaux créent une interruption permanente (…) on passe d’un sujet à l’autre, et cela a un coût énergétique cognitif qui est très élevé », insiste notre experte. Instaurer un rituel « 20 minutes off » — smartphone en mode avion et notifications coupées — permet de rompre la chaîne des microinterruptions. Choisissez un moment régulier (après déjeuner, en fin d’après-midi) pour privilégier une activité qui vous ressource : marche, lecture papier ou quelques minutes de méditation. L’effet est immédiat : vous relâchez la tension mentale et préparez votre cerveau à des phases de concentration plus profondes.

4. Accueillir les déséquilibres sans culpabiliser

« Certains moments de déséquilibre sont de gros indices qu’il y a des choses à changer, et d’autres sont juste des passages inconfortables à passer, décrypte Sandra Fillaudeau. Ce qu’il y a derrière cet instant de déséquilibre, c’est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. » Au lieu de paniquer à cause d’un planning serré ou d’urgences qui s’entremêlent, apprenez à repérer si c’est un signal d’alerte nécessitant une réorientation ou simplement une friction inévitable liée à un projet ambitieux. Tenir un journal de bord rapide permet de noter la cause, d’analyser si c’est symptomatique d’un problème plus profond, et de relativiser les inconforts passagers.

5. Partager ses besoins

L’équilibre se construit aussi collectivement, en équipe, surtout en entreprise. La communication est donc clé. Vous pouvez aussi mettre en place un rituel hebdomadaire ou mensuel d’échange en binôme ou en petit groupe : chacun partage son niveau d’énergie, ses difficultés et le soutien souhaité. Ce moment de transparence crée de l’empathie, génère des idées concrètes et rappelle que nous ne sommes pas seuls face aux injonctions de performance.

Ces cinq rituels sont autant de petits gestes à tester et à adapter selon vos besoins. Chacun d’eux déplace la quête de l’équilibre d’un graal inaccessible vers une série d’ajustements concrets. Pour approfondir ces notions et découvrir d’autres pistes, plongez dans l’épisode 40 de notre podcast Good Job.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle est aussi la rédactrice en chef de Courrier Cadres, Rebondir et L'officiel de la franchise. Elle anime le podcast "Good Job" et co-anime le podcast "Les petits cailloux" avec Aurélie Durand. Elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod).

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