Dans ses instituts de beauté du Mans et d’Ecommoy, Angeline Alexandre est très attachée au bien-être de ses collaboratrices. Elle vient de remporter le trophée des 1001 vies* qui récompense les entreprises qui, quelle que soit leur taille ou leur activité, contribuent à la qualité de vie au travail en menant des actions concrètes.

Comment le bien-être au travail se traduit-il dans vos instituts ?
Angeline Alexandre. Nous, esthéticiennes, devons être bienveillantes pour faire correctement notre travail et je crois qu’une ambiance chaleureuse, décontractée, aide. Pour ça, je tente de mettre régulièrement en valeur mes collaboratrices, en insistant sur le positif. Si j’ai une remarque à leur faire, je termine par une note positive. C’est de la psychologie positive, de l’humain. Voilà pour le côté discours. Au niveau des actions, j’ai mis en place une pièce de vie pour les collaboratrices, avec une deuxième cuisine, mais aussi des canapés et jouets pour enfants afin de les accueillir en cas de souci (enfant malade, problème de garde) ou pour la journée du 24 décembre. Nous invitons aussi les enfants des salariées pour la fête des mères pour un moment de détente partagée, ce qui permet aux enfants de connaître le métier de leur maman. C’est important et cela met en valeur le métier de mes collaboratrices auprès de leur propre famille. Elles peuvent aussi prendre un mercredi et un samedi sur deux, et je leur laisse le choix entre des heures supplémentaires payées ou récupérées (avec possibilité d’une sixième semaine de congés payés pendant les vacances scolaires).

Pourquoi est-ce si important pour vous ?
A.A. Quand on n’est pas bien dans sa peau, on ne peut pas donner du bien-être aux autres ! Nous sommes des professionnelles de la beauté et notre métier a évolué vers plus de bien-être pour le client : la relaxation représente 30% de notre chiffre d’affaire (contre 2% en 2000). La réputation est importante, et une réputation ça se travaille. Mais je crois que cette bienveillance fait aussi partie de mon ADN. J’ai travaillé dans d’autres domaines, et je pense que des collaborateurs bien dans leur boulot seront toujours plus disposés à donner le meilleur d’eux-mêmes.

L’esthétique et la coiffure sont des secteurs où il est, en France, difficile de recruter et de fidéliser les employés, le bien-être au travail est un outil qui joue en votre faveur ?
A.A. Je suis à mon compte depuis 20 ans et je n’ai jamais eu de problèmes pour recruter. Je pense que tout ce que j’ai mis en place joue. Dans un secteur où les salaires sont souvent au SMIC, j’ai aussi décidé de commissionner chaque collaboratrices sur les ventes de produits et prestations réalisées, dès le premier euro. C’est assez rare dans le secteur, surtout en PME.

Vous portez une attention particulière à la conciliation de vie professionnelle et personnelle, cela fait partie du rôle de l’employeur ?
A.A. Je ne sais pas si c’est mon rôle, mais je le fais instinctivement. On parle beaucoup de RSE, de Chief Happiness Officer : qu’est-ce qu’il y a derrière ça, qu’est-ce qu’ils mettent en place ? Je ne sais pas. Mais je pense que dans les entreprises de la taille de la mienne (9 salariés), l’implication de l’employeur pour le bien-être au travail est indispensable. Dans l’esthétique, on fait beaucoup de formation sur la psychologie, l’énergie, le lâcher-prise. Si, à la base, c’est pour nos clients, ça nous fait aussi réfléchir… et agir pour nous-mêmes !

*Trophée des 1001 vies d’Harmonie mutuelle, dans la catégorie conciliation vie professionnelle-vie privée moins de 50 salariés. Plus d’infos : www.tropheedes1001vies.fr

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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