Malgré une apparente flexibilité et une coordination globalement saluée, les congés d’été continuent de générer tensions et inégalités dans les entreprises françaises. C’est ce que révèle la dernière étude de SD Worx, spécialiste européen des solutions RH, réalisée par OpinionWay auprès de 1 017 salariés de bureaux. Alors que 79 % des répondants jugent leur organisation estivale bien gérée, près de deux tiers avouent ressentir une pression accrue durant cette période.
Sur le papier, tout semble fonctionner. Près de 8 salariés sur 10 estiment que l’organisation des congés est bien anticipée, flexible (78 %) et qu’ils sont libres de choisir leurs dates de vacances (76 %). Pourtant, cette organisation « performante » ne suffit pas à calmer les tensions individuelles : 63 % des sondés déclarent ressentir une pression supplémentaire liée aux absences estivales, même lorsque la planification est jugée efficace.
Les sources de tensions
Les absences estivales pèsent sur la motivation collective : 62 % des salariés constatent une baisse d’engagement dans leur équipe à cette période. Ce ressenti est particulièrement marqué chez les moins de 35 ans et les 35-49 ans, contre 58 % chez les plus de 50 ans. Les jeunes générations, moins expérimentées ou plus sollicitées, se révèlent plus vulnérables à ces déséquilibres.
Ce stress est également corrélé à l’ancienneté : 69 % des salariés avec moins de 10 ans d’expérience le ressentent, contre 59 % chez leurs collègues plus aguerris. Pour s’en prémunir, certains préfèrent poser leurs congés en dehors des vacances scolaires (57 %), une tactique davantage adoptée par les hommes (64 %) que par les femmes (50 %), possiblement en lien avec des contraintes familiales différenciées.
Mieux anticiper et planifier les congés
Au-delà des choix individuels, 75 % des répondants estiment qu’une meilleure anticipation ou des règles plus souples permettraient de mieux gérer cette période. Mais ces attentes se heurtent à des moyens encore insuffisants : 39 % des salariés n’ont pas accès à des outils RH numériques pour simplifier la planification des congés.
Ces inégalités sont marquées par la taille et la structure de l’entreprise. Si 81 % des salariés de grands groupes ont accès à des outils digitaux, ils ne sont que 58 % dans les ETI, 61 % dans les PME et 45 % dans les TPE. Les cadres supérieurs (80 %) sont également bien mieux équipés que les non-cadres (57 %).
En somme, si les entreprises françaises ont su mettre en place des dispositifs apparents de souplesse, la charge mentale et organisationnelle liée aux congés reste bien réelle, souvent invisible, mais très largement partagée.
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