A l’occasion de la journée mondiale du bonheur, le 20 mars, Sciences Po Executive Education publie un livre blanc destiné à analyser et mettre en perspective un sujet devenu incontournable pour les organisations qui souhaitent générer l’engagement de leurs collaborateurs : le bonheur au travail (1). En voici une synthèse et des extraits en exclusivité.

Mêler recherches et expériences, données chiffrées et exemples concrets, avis d’experts et témoignages de chefs d’entreprise, voilà le point fort du livre blanc publié par Sciences Po Executive Education. Après un rappel d’études clés, on entre dans le vif du sujet : qu’est-ce que le bonheur au travail ? S’il n’y a pas UNE définition commune à toutes les entreprises et à tous les individus, certaines grandes lignes se dégagent tout de même. Alexandre Jost, fondateur du think tank La Fabrique Spinoza, rappelle ainsi : « Il y a 3 facettes : le bonheur hédonique, c’est-à-dire la prépondérance d’affects positifs par rapport à des affects négatifs ; le bonheur cognitif, qui représente une satisfaction par rapport à des attentes et enfin le bonheur eudémonique, soit le fait que le travail  donne du sens, représente quelque chose de plus grand que soi. » De son côté, Denis Monneuse, sociologue, prévient : « Il y a une grande distinction à faire entre l’environnement de travail et le travail. Avoir des salles de sport n’a rien à voir avec la nature du travail, le degré d’autonomie, le sentiment de reconnaissance ou d’accomplissement. Il faut jouer sur les deux tableaux [pour rendre les salariés heureux]. »

Une soif d’autonomie et de liberté

On vous recommande ensuite vivement l’interview de la docteure en philosophie Julia de Funès, auteure de Socrate au pays des process (2), qui insiste, elle aussi, sur l’autonomie comme source d’épanouissement au travail : “Tout ce qui va vers plus d’autonomie, de flexibilité, (comme le télétravail par exemple) et de simplicité, participe au mieux-être des collaborateurs. C’est paradoxalement en les laissant être et penser, qu’ils seront davantage eux-mêmes et heureux.” Un avis partagé par le chercheur Isaac Getz, défenseur de l’entreprise libérée qui permet « aux salariés de jouir de la liberté et de la responsabilité complète pour entreprendre toute action qu’eux-mêmes considèrent comme étant la meilleure pour l’entreprise. »

Des bonnes pratiques inspirantes

Parmi les autres leviers d’actions évoqués, le poste de Chief Happiness Officer à qui il revient d’écouter les collaborateurs, de faire le lien avec la direction ou encore encore de créer de bonnes conditions de travail, le baromètre interne pour prendre le pouls des salariés et faire remonter les problèmes, la réduction du temps de travail à 6h par jour, une vraie flexibilité en termes d’horaires… Laurence Vanhée, qui a occupé la fonction de Chief Happiness Officier au sein du Ministère belge de la sécurité sociale de 2009 à 2013 et accompagne désormais des organisations dans la co-création de transformations positives, met enfin en avant 6 leviers qui favorisent le bonheur au travail, dont la contribution et la confiance. La conclusion de ce livre blanc ? “Dans un monde qui évolue de plus en plus rapidement, il reste aux organisations de saisir cette occasion de prouver leur agilité en écrivant avec leurs collaborateurs leur histoire, donc leur avenir.” Un, deux, trois… à vous d’innover !

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(1) Vous pouvez télécharger gratuitement ce livre blanc sur le site de Sciences-Po.
(2) Flammarion.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).