Exit la nourriture trop salée dans une cantine bruyante : de plus en plus d’entreprises investissent pour offrir à leurs salariés une pause méridienne qui les ressource vraiment. Au choix : une salle de repos où s’installer confortablement avec sa gamelle, une cuisine avec un chef ou encore une cantine variée et équilibrée.

Manger à la cantoche n’est pas forcément le moment le plus attendu de nos journées de travail ! Et pourtant, conscientes de l’importance d’une vraie pause et d’une nutrition adaptée, les entreprises sont nombreuses à s’intéresser à l’assiette de leurs salariés, source de bien-être, de concentration et de performance.

Quelques exemples en vrac ? A la Tour Ariane, à la Défense (Paris), les entreprises qui mutualisent leur self d’entreprise ont fait appel à des chefs étoilés pour redonner envie aux salariés de déjeuner sur place ; les restaurants d’Orange en région nantaise ont contractualisé avec des producteurs biologiques pour servir des ingrédients de qualité ; des TPE investissent dans des salles de repas conviviales, avec livraison de paniers de fruits et légumes frais à disposition de tous, comme Webup ou AGNet à Troyes…

Des produits issus de circuits courts

A Niort, 1 500 déjeuners sont servis chaque jour à la cantine de la Maif, complètement refaite à neuf il y a trois ans. « D’ailleurs, on ne l’appelle pas la cantine, mais le restaurant », précise d’emblée Yann Fromanger, le responsable de l’espace restauration. L’assureur vient aussi de s’engager dans la démarche « mon restau responsable » afin de favoriser les circuits courts. Le chef Sébastien Aminot, ancien élève d’Alain Ducasse et ancien du Plaza Athénée à Paris, s’approvisionne dans un rayon de 150 kms maximum (souvent 80 kms) et a notamment choisi de passer aux pots de yaourts réutilisables produits par une agricultrice proche du siège. « L’entreprise a un rôle éducatif, pour promouvoir les produits de saison, les vitamines, l’alimentation équilibrée », défend David Polteau, responsable qualité, hygiène, sécurité et environnement de la Maif. « Et la pause méridienne permet de sortir des activités professionnelles, d’échanger sur d’autres sujets, de se libérer la tête, c’est très important », souligne-t-il.

L’assureur a donc réfléchi à une cantine attirante et reposante, avec notamment des études acoustiques pour limiter le bruit, un aménagement des postes en cuisine pour le bien-être des salariés, et de terrasses, « très fréquentées en été ».

Des offres variées

« L’offre de restauration d’une entreprise doit convenir au plus grand nombre : ceux qui veulent prendre le temps de déjeuner, ceux qui veulent en profiter pour mener des discussions de travail, ceux qui veulent bien manger sans perdre de temps », résume le réseau d’énergie RTE qui a lui aussi revu son espace cantine fin 2018. « Nous avons réfléchi en matière de goût avec des propositions variées qui vont jusqu’aux menus flexitariens, avec cuisson et dressage – devant les convives comme au restaurant – ou prêt à emporter pour l’espace snack. » RTE propose aussi différentes salles, pour différentes ambiances et s’est engagée à fournir 100% de produits de saison, 40% de produits bio,

40% de recettes végétariennes, 1/3 de produits labellisés et 55% de protéines animales labellisées afin de répondre à la demande de qualité de ses 2400 collaborateurs sur place. « Nous pensons qu’offrir aux salariés un espace, même pour manger rapidement, permet un gain de qualité de vie au travail, car le salarié aura toujours plus de temps pour se poser un peu s’il a accès à quelque chose que s’il doit sortir s’acheter un sandwich », explique la société.

De nombreuses entreprises se sont aussi engouffrées sur le créneau pour proposer des menus sains, équilibrés, à des prix variables livrés directement en entreprise, principalement dans les grandes villes. C’est le cas de la start up Avekapeti. « Quand je travaillais sur la zone industrielle de Massy, il y a avait beaucoup d’entreprises mais peu d’offres de restauration et beaucoup filaient au supermarché acheter un en-cas… Ce n’est pas possible ! C’est tellement important de bien-manger », soutient Fati Mrani, la fondatrice de la société. « Je me suis rendue compte qu’on était entouré de retraités, de chômeurs ou de jeunes parents passionnés de cuisine et qu’ils pouvaient nous fournir des repas fait-maison et frais ».

Du fait-comme-à-la-maison

Elle signe alors des partenariats avec des entreprises (La SNCF, Leroy Merlin, Paris 2024, Foncia, Senex…). Aujourd’hui, une centaine de sociétés proposent ainsi à leurs salariés d’accéder à ses propositions de menus fait-maison à Paris, Strasbourg, Montpellier, Chambéry et Lyon. Parmi elles, des TPE qui n’avaient auparavant pas d’offres de restauration. Les règles de sélection sont rigoureuses et le choix des produits répond à une charte pour un menu à 9,90€ livraison incluse pour le salarié (les entreprises doivent êtres adhérentes). Comme une gamelle faite-maison, pour ceux qui ne prennent pas le temps d’apporter la leur.

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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