Près de 80% des entreprises du CAC 40 ont lancé un réseau social d’entreprise (RSE). Mais beaucoup de projets se soldent par un échec… Quels sont les facteurs de réussite ? Explications avec l’exemple de M6.

La petite chaîne qui monte est devenue grande. M6, c’est désormais 2000 collaborateurs, aux métiers très variés, répartis sur plusieurs sites en France. La moyenne d’âge ? 37 ans. “Pour moderniser notre Intranet vieillissant, nous avons choisi de le remplacer par un réseau social d’entreprise, a expliqué Thierry Combrexelle, chargé de mission chez M6, au dernier Hubday “Future of work“. Ayant conscience que le risque de non adoption de ce réseau était fort, autant par la direction que par les salariés, nous avons mis en place des comités de pilotage très réguliers. L’utilisation ne se décrète pas, elle ne peut advenir que dans un environnement favorable instauré par l’implication de l’équipe dirigeante et accompagné d’une conduite de changement.”

Après un an de travail, le réseau social de M6, baptisé “Blender”, été lancé en septembre dernier. Il répond à plusieurs objectifs :
– Renforcer la politique des talents du groupe. Chaque collaborateur dispose d’une fiche profil enrichie qui indique ses expertises professionnelles et extra-professionnelles. Grâce au moteur de recherche, les salariés sont plus facilement identifiables par leurs compétences ;
– Libérer la parole. L’accent est mis sur l’interactivité, le contenu pouvant être liké, commenté et partagé par tous ;
– Fluidifier la communication interne en la rendant plus transversale, plus directe entre les salariés et la direction générale ou les ressources humaines. Le PDG, Nicolas de Tavernost, a ainsi été l’invité du premier “Rendez-vous avec” pour répondre aux questions des salariés en direct. Chaque mois, un membre différent du Directoire y participe. L’information est ainsi mieux partagée, moins source de pouvoir ;
– Recréer du lien. Plus de 150 communautés ont été lancées, ce qui contribue au sentiment d’appartenance.

“En deux mois, 90% des collaborateurs s’y sont connectés au moins une fois et 60% l’utilisent quotidiennement, a précisé Thierry Combrexelle. En moyenne, ils y passent huit minutes par jour. A l’avenir, nous souhaitons y développer le travail collaboratif et impliquer davantage le middle management pour le repositionner vers un rôle d’animateur de communautés. A terme, on aimerait également réduire les échanges internes par mails au profit de ce réseau social d’entreprise.” Quand on sait, qu’en moyenne, un salarié reçoit 121 mails par jour (1), c’est plutôt une bonne idée…

Pour aller plus loin, on vous conseille :
– Le site de l’Observatoire des réseaux sociaux d’entreprise avec de nombreux témoignages.

(1) Institut Radicati.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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