Group Of Volunteers Tidying Up Rubbish On Beach

Du sens de l’écoute développé pendant des maraudes avec la Croix rouge à l’organisation d’événements apprise lors de festivals associatifs… Le bénévolat peut être un plus sur un CV, et plus tard en entreprise. Mais comment en faire un atout dans le monde du travail ? Pour le vice-président de France bénévolat, Hubert Pénicaud, il faut avant tout mettre en avant les compétences acquises.

Comment valoriser des heures d’engagement associatif sur un CV ?
Ce qui est central dans la logique de valorisation, c’est l’activité conduite et la question des compétences qui ont été développées : plus que mettre en valeur l’engagement -qui est personnel-, il faut s’appuyer sur des éléments clairs, similaires pour tous. Par exemple, pour un animateur de groupe de jeunes, la compétence est de savoir s’adapter à une situation et organiser des choses avec un groupe.

Comment les formuler et où les placer sur un CV ?
La bonne façon de les mettre en valeur est de rentrer par le champ de compétences, et non par le nom de l’association qui peut ne pas parler à l’interlocuteur ou être mal perçu. Par exemple, un jeune homme de 25 ans qui est chef d’équipe secouriste peut facilement indiquer qu’il sait animer une équipe de 3 à 4 personnes en situation d’exception : ça parle à tout le monde, peu importe l’association. De la même façon, un animateur jeunesse saura développer des activités en direction des enfants, peu importe qu’il l’ait fait dans une association d’éducation populaire, municipale ou de scoutisme.

Toutes les expériences sont-elles bonnes à écrire ou y a-t-il des mentions à éviter ?
La mention des associations doit rester secondaire pour éviter les malentendus. On peut éventuellement aller plus loin lors de l’entretien, selon la personne en face. C’est une appréciation à avoir, car certaines associations peuvent avoir des connotations politiques au sens large, militant ou confessionnel. Encore une fois, le lieu d’exercice est secondaire : le but n’est pas de dire « j’ai été bénévole », mais « je sais animer une équipe ». Quand l’association est reconnue d’utilité publique, l’information est à priori plus consensuelle, mais l’employeur potentiel appréciera de toute façon le bénévolat et les compétences acquises, non la cause.

Pourquoi les bénévoles sont-ils des profils appréciés par les recruteurs ?
Parce qu’à travers les activités exercées, les bénévoles ont développé une capacité à s’impliquer et à prendre des initiatives, à s’adapter et à relever des défis avec, souvent, des moyens limités, à trouver des façons de répondre à des besoins, à s’intéresser à un domaine de compétences ou d’activité. Par exemple, connaître le champ du handicap, des exclus ou de la jeunesse est un plus quand on recherche un travail dans ces secteurs-là.

Passé le stade du CV, comment faire de cet engagement un atout en entreprise également ?
Il y a deux choses. Souvent, le bénévole se nourrit de passions pour un sujet ou un domaine pour lequel il s’est engagé -par exemple le lien social, l’écoute ou le conseil aux gens dans le cas de bénévolat pour des maraudes- : ce type d’engagement est une expérience que l’on peut partager et qui donne aux salariés en situation professionnelle la possibilité de témoigner et d’apporter une ouverture nouvelle sur un sujet de société. Une chance pour enrichir l’environnement professionnel. Les bénévoles sont aussi habitués à trouver des solutions avec peu de moyens. Cette méthode de résolution de problèmes peut être importée dans l’entreprise, au sein de cellules créatives par exemple.

Les entreprises accompagnent de plus en plus leurs salariés à s’engager individuellement ou collectivement, pourquoi ?
Pendant longtemps les salariés étaient fidèles à leurs entreprises à priori. Aujourd’hui, les choses ont changé : on est dans une logique de mobilité. Quand on est bénévole, on peut quitter son association du jour au lendemain, mais on reste parce qu’on s’y sent bien. L’entreprise cherche aussi ce lien durable. Au delà du lien de subordination, le fait de renforcer les relations dans le monde du travail renforce aussi l’attachement. Par exemple, en mobilisant les salariés sur des opérations de collecte pour le recyclage, les salariés se rencontrent autrement, et se sentent utiles pour la société, grâce à leur entreprise. Ça leur permet de concilier engagement professionnel et engagement associatif. France bénévolat a développé un outil pour accompagner cela : le passeport bénévole qui fait le lien entre les bénévoles et les entreprises, en mettant en valeur les compétences et expériences.

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Crédit photo : Fotolia – © Monkey Business

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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