L’Observatoire National de l’Activité Physique et de la Sédentarité (Onaps) vient de publier la troisième édition de son bulletin “Debout l’info !”. Il s’intéresse au milieu professionnel, études scientifiques et exemples concrets à l’appui. Voilà ce qu’il faut en retenir.

Le constat est alarmant ! “La prévalence des métiers sédentaires a augmenté de 20% aux États-Unis entre 1960 et 2008 au dépend de métiers plus physiques tels que ceux liés à l’agriculture ou à la production. Selon les données françaises de l’enquête Sumer, le pourcentage de salariés travaillant plus de 20 heures par semaine devant un écran est passé de 12 % en 1994 à 23% en 2010 avec une forte augmentation chez les cadres qui passent de 18% à 46% au cours de la même période. Ainsi, nous passons un tiers de notre temps journalier à des comportements sédentaires, soit plus de la moitié de notre temps éveillé. Il est maintenant bien démontré que ce temps sédentaire est principalement d’origine professionnelle et caractérisé par des périodes prolongées et ininterrompues de temps passé assis.” Or, les risques de la sédentarité sur la santé sont aujourd’hui bien connus : augmentation de la mortalité, de l’obésité, du diabète, des maladies cardiovasculaires… Les solutions efficaces ? Travailler debout, marcher dès que possible, aller au bureau en vélo, se lever de sa chaise 5 minutes toutes les 30 minutes… En bref, bouger sans excès tout au long de sa journée de travail, en plus d’activités physiques de loisirs.

Pionner en la matière, Michelin déploie la démarche Activité Physique Posturale Préventive (A3P) depuis six ans. Elle a pour but de prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS). Un bilan de forme initial permet tout d’abord de faire un état des lieux de la forme physique de chaque opérateur. Ce bilan est suivi d’une phase de 15 à 20 heures d’activités physiques en salle, encadrées par des coachs et réalisées pendant le temps de travail. En fin de cycle, un bilan de forme finale mesure les effets et améliorations physiques de chaque personne. Mais ce n’est pas tout. Chaque jour, à la prise de poste, les opérateurs commencent par un protocole d’échauffement collectif de 6 minutes. Il favorise l’éveil musculaire et celui de la concentration. La mise en place et l’apprentissage de ce protocole est assurée par un coach sur une période de quatre semaines pour appropriation. Au quotidien, cet échauffement est ensuite pratiqué par chaque équipe et animé par l’un de ses membres identifié comme « correspondant forme ». Résultats des courses ? Une forte régression des pathologies du dos dans plusieurs ateliers postés travaillant en 3×8 et des accidents du travail dans plusieurs secteurs. La pratique de l’A3P favorise aussi la cohésion d’équipe : selon plusieurs agents postés, cette étape de la journée constitue un moment propice aux échanges lors de la prise de poste. D’autre part, c’est l’occasion pour certains opérateurs de s’affirmer comme les animateurs au quotidien de la démarche.

Chez Daunat, une société agro-alimentaire spécialisée dans le snacking, des échauffements sont proposés sur les sites de production, mais également dans les bureaux. Ils sont alors orientés sur les doigts, mains, poignets, épaules et dos afin de lutter contre les TMS du type canal carpien. Des essais de nouvelles formes de travail avec des salles adaptées au travail debout ou des tapis de marche permettant d’effectuer les tâches professionnelles ont été mis en place. En complément, des activités physiques encadrées sur le temps du midi sont proposées. A noter que, cette année, la société a décidé d’aider cinq salariés à réaliser leur rêve sportif et ceci dans n’importe quelle activité. Une aide matérielle, financière ou logistique. L’idée étant de raconter l’histoire de ces salariés à l’ensemble des collaborateurs afin de renforcer l’idée d’appartenance et la cohésion interne. Quand on vous dit que le sport, c’est bien plus que du sport…

Bulletin à lire et à télécharger sur le site de l’Onaps.

Crédit photo : Pexels.

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4 Commentaires

  1. Dans un poste sédentaire, effectivement, sans s’en apercevoir, les employés de bureau exercent un métier soumis à des contraintes physiques susceptibles de générer des risques lorsque ces situations dangereuses ne font pas l’objet d’une prise de conscience et de mesures de prévention adéquates, ce qui est fréquent : ” La prévention des risques professionnels des employés de bureau ” : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/ergonomie-au-poste-de-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=164&dossid=458

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